Ecrit le 10/06/2019 par Gilles de Troy

affiche petit bain

OCEAN

et

SHAKIN' STREET

en concerts

11 et 26 janvier 2019

affiche dame de canton

 

« Affiche de légende », « groupe culte », « Evènement exceptionnel », « A ne pas manquer ! », « Le concert où tout fan de French Metal se doit d’aller » ... autant de qualificatifs et slogans souvent pompeux, voire ridicules, à l’instar du stupidissime « les absents auront tort » qui pullulent dans la sphère Hard / Metal française dès qu’il s’agit d’annoncer le moindre concert présentant un groupe rescapé des années 80.

Etrangement, force est pourtant de constater que lorsque deux groupes réellement clefs de notre culture se réunissent pour la toute première fois sur une scène pour, non seulement rejouer d’anciens titres, mais également pour jouer leurs compositions récentes, nos aficionados acharnés de Metal hexagonal oublient de faire péter les superlatifs, certains oubliant même de venir ... ce qui n’est pas trop grave les enfants les salles étaient bien pleines malgré eux.

Je commencerais donc ce live report par un bref rappel historique : Nés dans les années 70, ces deux groupes ont su faire la jonction avec les années 80 et donner au Hard Rock Français une réelle crédibilité. Tous deux ont accompagnés en tournée des groupes internationaux désormais mythiques (BLACK SABBATH, JOURNEY, BLUE OÏSTER CULT , AC/DC. IRON MAIDEN ...).

Deux conceptions différentes et complémentaires de la french touch avec :

  • d’un coté, une égérie du Rock français, accompagnée d’une équipe américaine composée notamment de membres des DICTATORS, dont ROSS THE BOSS (Celui de MANOWAR, qu’il fonda après son premier passage dans SHAKIN’ STREET ;
  • et de l'autre OCEAN, LE groupe fondateur de la New Wave of French Heavy Metal, cachant derrière un Hard Rock faussement classique des éléments amenant les premières bases (guitares complexes, changements de rythme, voix aigue ..) d’un passage du Hard au Metal ... Sans ces groupes, le Metal Français n’existerait vraisemblablement pas ... En tout cas pas ses meilleurs représentants.

    J’arrête là mon aparté sur le caractère réellement exceptionnel de ces 2 affiches ,pour attaquer le report proprement dit.

11 janvier 2019 - LE PETIT BAIN


OCEAN entame son set, devant la fosse d’un « PETIT BAIN » rempli. Le duo Alain GOUILLARD / Noël ALBEROLA place d’entrée une base basse/batterie redoutable avec l’intro d’ « Aristo ». Des compositions efficaces et bien rodées, un groupe exploitant au mieux l’espace offert par la scène et la qualité du boulot fourni par les techniciens lumière (pour une fois un concert où le groupe n’était pas noyé constamment dans le rouge vif ou le bleu blafard). Un bon show malgré un problème d’acoustique lié à la salle dont ont souffert les deux groupes : Si le son était bon au niveau de la fosse, il devenait de moins en moins net en s’approchant du fond de la salle notamment derrière la régie où le chant devenait presque inaudible et où certaines fréquences se trouvaient écrasées.

C’est avec un « Solid as a Rock » brouillon que SHAKIN’ STREET démarre son show. Le groupe semble fatigué et mal en place, inquiétant pour la suite du concert et, surtout, pour la tournée qui les attend. Heureusement, le groupe trouve vite sa vitesse de croisière et, si il reste plus convainquant sur les nouveaux titres que sur les classiques (mis à part le plaisir emprunt de nostalgie de les réentendre en live), fourni au final un bon concert. Fabienne reste une bête de scène, communiquant avec le public et n’hésitant pas à répondre avec humour au lourdaud qui s’entêtait à brailler « à poil » entre chaque titre.

En fin de concert, Fabienne annonce que le « Magic tour » s’achèvera comme il a commencé ... par un concert commun avec OCEAN, à la DAME DE CANTON cette fois.


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26 janvier 2019 - LA DAME DE CANTON


Le 26 janvier, j’étais donc présent pour cette ultime date parisienne. Une scène plus intimiste que le PETIT BAIN.

Soucieux de ne pas offrir deux fois le même set à son public, c’est cette fois sur « La Haine » issue du dernier album « C’est la fin ... » et non sur le traditionnel « Aristo », qu’OCEAN ouvre la soirée. Un son impeccable cette fois, une set list redoutable comprenant cette fois « c’est la fin ... », titre qui porte sur scène une puissance émotionnelle très forte et qui, a l’instar de « qu’on me laisse le temps », laisse de belles ouvertures pour les improvisations toujours inspirées de Georges BODOSSIAN. Stef prend plus de risques qu’au PETIT BAIN, apportant un sérieux plus à un ensemble déjà redoutablement efficace. Puissance, technique, inspiration ... un sans faute pour OCEAN.

Après une tournée laissant peu de place au repos, il était à craindre que SHAKIN’ STREET ne puisse faire mieux pour leur dernier concert français que pour le premier. Dès les premières mesures de « Solid as a rock » et l’arrivée de Fabienne sur scène, il devenait évident que le groupe présent à la DAME DE CANTON n’avait plus grand-chose en commun avec celui du PETIT BAIN, mêmes membres, même set- list soit, mais une cohésion et une énergie bien différente. Plus détendu, le groupe se paye même le luxe de fêter au champagne cette dernière date hexagonale sur scène, entre deux titres. De « Vampire Rock » à « Don’t tell me how to shake it » Fabienne retrace en un show sa carrière avec une version d’un SHAKIN’ STREET au mieux de sa forme, une grande dame du Rock. J'ai personnellement vraiment accroché au jeu du bassiste et à la répartie de Fabienne,

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Deux soirées d’exception, sans pour une fois que ce terme soit galvaudé, avec surtout cette date additionnelle du 26 Janvier qui nous a offert un grand moment de Hard Rock, prouvant que nos deux vétérans ont encore beaucoup à offrir. Merci à Fabienne et à Georges pour avoir enfin permis cette rencontre de deux monuments et un grand bravo, et merci, à l’électrique Hubert BONNARD pour son engagement et sa folie qui ont rendu possible ces moments incroyables ;-)